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LM - EODE correa équateur (2013 03 05) FR  1

La réelection de Correa obtenue avec 57,1% des voix à la présidentielle.

Le parti présidentiel, Alianza Pais, a aussi obtenu pour la première fois la majorité absolue des sièges au parlement lors de législatives couplées à la présidentielle …

Luc MICHEL pour EODE Press Office

avec Belga – AFP / 2013 03 05 /

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La réélection du président socialiste Rafael Correa en Equateur lors des élections générales du 17 février a été obtenue avec 57,1% des suffrages, selon un décompte officiel définitif publié lundi par le Conseil national électoral (CNE).

Au pouvoir depuis 2007, cet économiste de 49 ans, l’une des figures de la gauche latino-américaine, a obtenu un nouveau mandat de quatre ans, face au banquier conservateur Guillermo Lasso, qui a recueilli 22,7% des voix, selon ce décompte. Les deux hommes devancent nettement les autres rivaux, dont l’ex-président nationaliste Lucio Gutierrez (6,7%), deux candidats de droite, Mauricio Rodas (3,9%) et Alvaro Noboa (3,7%), deux de gauche, Alberto Costa et Norman Wray (1,31%), ainsi qu’un pasteur évangéliste Nelson Zavala (1,23%).

Afin d’être réélu au premier tour, comme il l’avait fait en 2009 après avoir fait adopter une Constitution d’inspiration socialiste, M. Correa devait remporter plus de la majorité des voix ou encore 40% avec une avance de dix points sur le second. Il s’agit de son dernier mandat à la tête de ce pays pétrolier de 15 millions d’habitants, le chef de l’Etat ayant indiqué à plusieurs reprises qu’il n’entendait pas modifier la loi pour avoir le droit de se représenter.

Le parti présidentiel, Alianza Pais, a aussi obtenu pour la première fois la majorité absolue des sièges au parlement lors de ces élections, selon un décompte non définitif. Le résultat n’a pas encore été communiqué par le CNE en raison de contestations dans deux provinces du pays.

TRIOMPHE ELECTORAL POUR LE SOCIALISME EQUATORIEN

Les Equatoriens ont à nouveau offert un plébiscite hier au président Rafael Correa, l’un des leaders de la gauche latino-américaine, triomphalement réélu à la tête de ce pays de 15 millions d’habitants. Dirigeant charismatique et populaire, cet économiste de 49 ans, qui a impulsé un virage socialiste depuis son arrivée au pouvoir en 2007, a promis de renforcer sa « révolution » durant le dernier mandat de quatre ans que lui autorise la loi.

« Merci pour cette confiance. Nous ne vous décevrons jamais, cette victoire est la vôtre », a lancé M. Correa, depuis le balcon du palais présidentiel de Quito, devant des milliers de partisans en liesse.

« Cette révolution, personne ne l’arrête. Nous sommes en train de faire l’histoire », a encore déclaré le chef de l’Etat, vainqueur dès le premier tour avec plus de 56 % des voix, après le dépouillement de près de 40 % des bulletins. M. Correa devance nettement son principal concurrent, le banquier conservateur Guillermo Lasso, crédité de 24 % selon ce décompte partiel publié par le Conseil national électoral.

Lasso a reconnu sa défaite. Le président sortant a « obtenu la réélection et cela mérite notre respect », a admis M. Lasso, au bord des larmes, devant ses militants, réunis dans le port de Guayaquil (sud-ouest). Cet éphémère ministre des finances, balayé durant la crise qui a entraîné la dollarisation de l’économie en 2000, s’est posé en chef de l’opposition en tant que « second leader politique d’Equateur ».

UNE « ÉNORME LÉGITIMITÉ » POUR CORREA

Après l’annonce des résultats, les rues ont été envahies par une forêt de drapeaux verts – inspirés des drapeaux verts de la Démocratie directe et de la Révolution jamahiryenne en Libye -, la couleur du parti présidentiel Alianza Pais. « Rafael, on t’aime », a crié la foule, au milieu des pétards et concerts de klaxons.

Favori depuis des semaines, le président visait aussi une majorité absolue au Parlement, où son parti ne disposait que de 42 % des sièges, après les élections générales de dimanche, durant lesquelles les Equatoriens choisissaient aussi leurs représentants. « Même le pouvoir ne s’attendait pas un un tel score. Cela lui offre une énorme légitimité pour le prochain mandat », selon Santiago Basabe, politologue à la Faculté des sciences sociales de Quito, qui estime que le défi de M. Correa est désormais de « consolider la démocratie ».

Près de 30 % des Equatoriens vivent encore sous le seuil de pauvreté, selon le dernier rapport de la Banque mondiale en 2011, un taux que le gouvernement se targue d’avoir réduit à 16 %. Le style intransigeant de M. Correa, qui a imposé un moratoire sur la dette extérieure et contraint les multinationales pétrolières à verser plus de dividendes à l’Etat, lui a permis d’obtenir une longévité record dans un pays qui a vu défiler les dirigeants avant son arrivée.

Malgré le triomphe annoncé de M. Correa, la haine de la frange bourgeoise de la population à son encontre demeure puissante. Une haine qui rappelle celle de la bourgeoisie chilienne contre Allende. Les milieux d’affaires lui reprochent aussi de faire fuir les investisseurs étrangers et de vouloir mettre au pas les grands groupes de communication avec une loi de régulation de la presse.

Même s’il affiche une attitude plus pragmatique que son allié vénézuélien Hugo Chavez, M. Correa a nargué récemment Washington en accordant l’asile au fondateur australien du site WikiLeaks, Julian Assange. Après sa réélection, il a appelé à trouver une « solution rapide » pour le cybermilitant, réfugié dans son ambassade à Londres, estimant que son sort était « dans les mains de l’Europe ».

LM

Photos et Video :

Correa fête sa victoire.

http://www.dailymotion.com/video/xxl4ht_rafael-correa-celebre-sa-reelection-en-equateur_news

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