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Le Belge Luc Michel  invité de la TVGE   « la Guinée équatoriale et son président ont un rôle majeur dans la renaissance du panafricanisme »   ASSOCIATION FRANCE GUINEE EQUATORIALE

Voir le site de la curieuse « Association France-Guinée Equatoriale » … très proche de la CORED et du Courant Fabius-Valls du Quai d’Orsay …

A l’occasion du 23e Sommet de l’Union africaine, la télévision d’État équato-guinéenne (TVGE) a invité, le25 juin dernier, le Belge Luc Michel, en qualité de « géopoliticien », à s’exprimer sur les déstabilisations du continent africain.

Après avoir donné son opinion sur l’hôte du Sommet de l’Union africaine : « Je considère que la Guinée équatoriale et son président ont un rôle majeur dans la renaissance du panafricanisme », Luc Michel s’est présenté lui-même : « Je suis à l’origine un “paneuropéiste”, j’ai été initié au panafricanisme par le colonel Kadhafi. J’ai exercé des responsabilités sous la Jamahiriya (1) au sein des comités révolutionnaires dont je dirigeais le réseau paneuropéen, et depuis deux à trois ans, j’essaie d’avoir un rôle moteur dans la renaissance d’un nouveau panafricanisme. Je considère que l’Afrique est un des territoires-clé géopolitique du futur. C’est ici que se déroule un des grands affrontements qui doit déterminer le sort du monde, et je pense que, même sans être d’origine africaine, on peut défendre le panafricanisme, il y a eu de grandes figures : Che Guevara qui n’était pas africain et qui est venu se battre au Congo en 1965, ou des gens comme Nasser et Kadhafi, qui à l’origine sont des Arabes ou des panarabistes, qui ont été séduits comme moi par le sort du continent. 1945 l’Europe est passé du statut de puissance coloniale au statut de colonie. »

Né en Belgique en 1958 et mariée à une Russe de Riga, Luc Michel dirige actuellement le Parti communautaire national-européen, une micro-organisation politique dont le siège est à Bruxelles (Belgique) qui a animé le mouvement pro-Kadhafi et diffusé le Livre vert en Europe. Il a participé également au soutien à la « résistance irakienne » avec la création des « Comités Irak de base » qui soutiennent le parti Baas entré dans la clandestinité.

Les grands axes de son combat politique sont l’unité de l’Europe de Reykjavik à Vladivostok et la lutte contre ce qu’il appelle l’« impérialisme américano-sioniste », appuyant sa lutte sur le rejet de l’OTAN et la défense des nombreux dictateurs ayant, dans l’histoire, associé une forme de socialisme et de nationalisme tels que Staline, Slobodan Miloševi? , Mouammar Kadhafi, Saddam Hussein et les dirigeants de la Corée du Nord.

« En 1945, l’Europe est passée du statut de puissance coloniale au statut de colonie… »

Plus tard dans l’émission, tandis que le journaliste qui l’interroge, Martial Bissog, tente de lui faire dire du bien d’Obiang et du pays qui le reçoit, il parvient à faire une longue réponse dans laquelle à aucun moment il ne parle de la Guinée équatoriale, mais qui reprend un ensemble de propos contre les Etats-Unis, Israël et même la France, actuellement le « meilleur allié des Américains » :

– Luc Michel, vous n’avez pas caché votre affinité avec Kadhafi, avec Poutine aussi, et aujourd’hui vous déclarez à la face du monde votre sympathie pour Son Excellence Obiang Nguema Mbasogo…

Luc Michel TVGE 25062014n4Ma position est assez simple, je ne me définis pas comme Occidental, je me définis comme un Européen et comme un décolonisateur et quelqu’un qui combat le colonialisme. On doit comprendre quelque chose, ce qu’on appelle actuellement l’Occident, c’est le bloc américain.

Il y a eu des études sociologiques qui ont été fait(e)s, il y a une dizaine d’années, par des instituts de recherche américains, ils avaient essayé de définir l’Occident par un ensemble de valeurs, et ces valeurs étaient celles du bloc anglo-saxon, en fait, c’est-à-dire l’Angleterre, l’Australie, les Etats-Unis, le Canada anglophone (pas le Québec) et on trouvait dedans – et c’est pas un hasard – Israël. Lorsqu’on arrivait dans ce qui est actuellement l’Union européenne, il n’y avait pas ces valeurs occidentales. Pas du tout. (…)

Qu’est-ce qui fait la puissance américaine depuis 1945 ? C’est le contrôle de la seconde économie la plus puissante au monde qui est l’économie de l’Europe occidentale. Qu’est-ce qui permet aux Américains d’être une superpuissance ? C’est non seulement la puissance nord-américaine elle-même, mais (aussi) le contrôle de la puissance de l’Union européenne. Si voulez, pour prendre (l’exemple d’) un corps humain, l’Union européenne est le deuxième poumon des Américains. Cela s’exprime depuis 1944 au travers d’un système de domination coloniale en Europe. Il faut comprendre qu’en 1945 l’Europe est passée du statut de puissance coloniale au statut de colonie, c’est une colonie américaine.

– Une colonie qui a des sous-colonies en Afrique…

Vous savez, les Américains sont des gens intelligents, ils ont une vision de la politique, de la géostratégie qui est celle des entreprises américaines. Qu’est-ce qui a fait la puissance industrielle américaine ? C’est notamment les théories de Ford sur la division du travail. La division du travail est appliquée au sein de l’OTAN. C’est-à-dire qu’on a spécialisé certains pays dans certains domaines et on les a spécialisés dans des sous-aires géopolitiques. Ainsi, par exemple, quand Hollande et Sarkozy ont totalement réintégré la France dans l’OTAN, aujourd’hui la France est le meilleur allié des Américains. La françafrique n’est plus la rivale des Américains, c’est un outil de pénétration en Afrique, au Mali, dans toute l’ancienne Afrique francophone, et en échange de ça les Américains lâchent des morceaux, en autorisant par exemple AREVA de s’emparer de l’uranium du Niger Si on comprend cela, c’est-à-dire que l’Europe occidentale est elle-même une colonie, on comprend mieux la géopolitique mondiale, et on comprend mieux ce qui se passe en Afrique.

« L’Afrique toute entière n’est qu’un pion sur le Grand échiquier »

Plus loin dans l’émission, Martial Bissog lui redonne la parole, en recentrant le débat sur l’Afrique :

– Luc Michel, vous avez commencé par définir les enjeux de déstabilisation par une approche globalisante, en évoquant la constitution d’un bloc impérial américain, avec pour vassale l’Europe, qui par délégation continue d’avoir la mainmise sur les colonies d’hier, mais croyez-vous qu’aujourd’hui l’Afrique a toutes ses chances, et quelle peut-être l’issue ?

Là, il faut partir du commencement. Tout se qui se passe : l’agro-alimentaire, la question des richesses minières, la question du pétrole, sont des conséquences. L’enjeu fondamental, c’est quoi ? Ce n’est pas un enjeu africain, c’est un enjeu pour les Africains, les Européens, les Russes, l’Amérique latine, c’est savoir si on est un acteur ou un sujet de l’Histoire. Un débatteur a évoqué ici le « Grand échiquier » (de Brzezi?ski). Le Grand échiquier, c’est quoi ? C’est deux ou trois joueurs : Les Etats-Unis, la Chine, les Russes – qui avec Poutine sont redevenus acteurs de l’Histoire –, il y a quelques cavaliers sur cet échiquier, la France, la Grande-Bretagne, l’Iran par exemple, il y a quelques puissances qui essaient d’émerger, et tout le reste, ce sont des pions. Actuellement, la totalité de l’Afrique, c’est un pion sur le Grand échiquier. (…) Nous sommes, nous Africains comme Européens de l’ouest, des sujets, des pions que l’on déplace…

– N’est-ce pas aussi une façon de dédouaner l’Europe, la France, la Belgique…?

– Je vais vous parler franchement, je l’ai dit dans un discours à Berlin, il y a quelques semaines, j’ai dit que les Africains ne méritaient pas ce qui leur arrivait, mais qu’une grande partie des Européens de l’ouest avait les dirigeants qu’ils méritaient, parce qu’ils continuent à les élire.

« Il ne faut pas confondre les peuples et les oligarchies »

Je ne dédouane personne, mais il faut comprendre qu’il y a des peuples et il y a des oligarchies. A Tripoli, j’ai eu – il y a longtemps, aux temps de la Jamahiriya (1) -, j’ai eu un débat avec des Africains dans un Congrès libyen des Comités révolutionnaires, et nous avons parlé du roi Léopold, du Congo belge et de ce colonialisme qui a été le plus sanglant en Afrique. Eux me disaient : les Belges doivent demander pardon. Je leur ai répondu : Au moment où vous étiez exploités et massacrés, les ouvriers en Belgique étaient exploités et massacrés par la même oligarchie. Les officiers qui ont fait ce colonialisme immonde, les mains coupées, la guerre du caoutchouc, etc, ce sont les mêmes officiers qui tiraient sur les ouvriers, quand par exemple, en 1866, on a tiré à la mitrailleuse, à Charleroi, à Liège, dans toutes les grandes villes industrielles de Wallonie.

Voilà ce qui s’est passé. Les peuples ne sont pas les systèmes oligarchiques. Je ne dédouane pas la Belgique. La façon dont la Belgique s’est comportée, dont elle se comporte encore, en République du Congo, au Rwanda, au Burundi, elle est scandaleuse. Ils ont des responsabilités très lourdes dans le génocide. Mais la question n’est pas là, la question, c’est qu’actuellement dans l’organisation de l’impérialisme américain les Européens ne sont que des sous-traitants, des porteurs de valises, des gens à qui on attribue une zone d’expansion géographique, en leur laissant leurs petites affaires de pillage, mais nous ne sommes plus avec des puissances européennes qui sont actrices de l’Histoire. (…)

« J‘ai été initié au panafricanisme par le colonel Kadhafi »

Il faut un plan d’action pour l’Afrique. Comment a-t-on débouché sur l’Union africaine ? A cause d’un homme qui l’a porté à bout de bras et qui l’a payé de sa vie, c’est le colonel Kadhafi. C’est lui qui a donné l’impulsion. Sans lui, nous n’en serions pas là. (…) Kadhafi pensait en terme de géopolitique des continents. Il voulait une Afrique unie, et j’ajouterais, puisque je suis sur cette même ligne, le panafricanisme et le paneuropéisme doivent s’unir pour se dégager des Américains. La Méditerranée doit redevenir le point de rencontre, la mer commune, la Mare nostrum des Romains. (…)

« L’Axe Eurasie-Afrique doit s’appuyer sur les pivots que sont ces trois capitales : Moscou, Malabo et Téhéran »

En 2050, il y aura certainement un gros bloc nord-américain qui englobera le Canada et le Mexique, peut-être plus loin encore, et à côté de ça, une grande puissance chinoise avec certainement entre 1,5 et 2 milliards d’habitants. La dimension, c’est aussi la population. Quand les Occidentaux, les Américains, etc, les Anglo-saxons viennent vous dire en Afrique : Ne faites plus d’enfants, c’est aussi une façon d’empêcher une puissance africaine. Face à ça, comment rester acteurs de l’histoire ? Il faut un bloc géopolitique qui puisse faire le contre-poids. Ce n’est pas l’Afrique seule, pas même l’Eurasie, qui le fera, c’est un concept nouveau dont je parle depuis un an : l’axe Eurasie-Afrique. Un bloc continental ayant pour pivots trois capitales : Moscou, Malabo – Pourquoi Malabo ? Parce qu’il n’y a qu’ici qu’on essaie de renouveler la pensée panafricaniste dans la ligne du colonel Kadhafi – et Téhéran, puisque l’Iran est la grande puissance qui émerge au Moyen-Orient en ce moment. Ce doit être un bloc égalitaire, avec des relations égalitaires entre l’Afrique et l’Eurasie. Si nous ne faisons pas cela, nous ne serons plus des acteurs de l’Histoire…

Source : france-guineeequatoriale.org

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